J'ai 27 mois !

Publié le 1 janvier 2007 par Dictée magique

Et c'était le mois des "schschschocolats du Pénoël". Chaque soir, "après manger", j'avais droit à un petit scscschschschocolat sorti d'un tableau de carton, c'est mon papa qui me le donnait, c'était bien bon.


C'est pas facile...	Merci Pénoël !

Il y a aussi un sapin, avec des shcschschocolats et des boules que je n'ai pas le droit de prendre ("C'est Maman qui donne."), ça fait des lumières, c'est chouette.

Mais reprenons les choses dans l'ordre.

Au tout début du mois, on est allés avec Maman à la "Bibothèque de Papa" parce qu'il y avait une petite fête. Là-bas, j'ai trouvé une table avec plein de gâteaux de toutes sortes, et puis des gens bien gentils. En plus on m'a laissé crapahuter un peu comme je voulais, trimballer les fauteuils et les coussins de la salle de lecture, un vrai bonheur.

Je me suis livré aussi à toutes sortes de tâches ménagères, sans rechigner. Je veux "téder maman", surtout quand elle passe "l'apirateur". C'est chouette, ça fait du bruit et du vent, j'adore. Et puis maintenant j'apprends à Papa comment on fait.

Et puis aussi je beuh téder Maman quand elle fait la "couisine" pour ses copines. J'ai "lesscchché le plat" pour Lily et Le Tigre. L'art culinaire commence par celui du goûtage !

Autre grand événement du mois : Maman m'a emmené chez le "coiffeur". Elle m'a dit pendant plusieurs jours qu'il allait faire "couic, les cheveux", et le jour J est arrivé. Maman m'a mis dans sa whouâtûre, et on est allés au magasin. Maman a mis 3/4 d'heure pour trouver une place, et quand elle a enfin réussi à se garer elle a crié un mot très exotique que j'ai répété avec application. Elle s'est retournée et elle a dit qu'il ne fallait pas dire ça, que c'est pas bien maman. Donc je lui ai dit : "C'est pas bien Maman." Bref. Quand je suis arrivé chez le coiffeur, j'ai commencé par protester avec véhémence, car je tenais à ma crinière splendide. Enfin la dame était gentille, elle m'a mis une "schschschemisse", elle m'a même rendu Abdel quand je l'ai balancé par terre et que Maman refusait de me le rendre, donc je me suis tenu bien sage. Je l'ai surveillée de près pendant la manoeuvre, elle n'a pas fait trop de bêtises.


Avant...	... Après

Cela fait, on est sortis dans la "galerie", et j'ai rencontré le Pénoël. C'était la première fois. Le Pénoël m'a proposé un bonbon orange. Je lui ai dit : "Je beuh pas çui-là. Je beuh le bleulet." Ben oui, il en avait en plus des bleulets dans son panier. Plein. Il m'a donc donné un bonbon bleulet. Et quand Maman m'a dit d'aller faire un bisou au Pénoël, j'ai dit : "Je beuh pas faire le bisou au Pénoël. Orwhouâr Pénoël." Et j'ai tourné les talons. Maman a bredouillé quelque chose je crois, mais je n'ai pas bien saisi.

J'ai revu le Pénoël chez Mamy Odile. Il y avait Mamy, Papy, Mamy Jo, Mayanne, Alec, Coline, Lionel, Claire (mon amoureuse), Papa, Maman et moi. Et Topsy, à qui je répète souvent quand il aboie "Y'a rien du tout". J'avais mis pour l'occasion mon habit de lumière, un petit costume avec noeud papillon, et emmené mon pyjama de Noël, que j'avais étrenné quelques jours plus tôt, histoire de m'entraîner à la maison.

Quand Coline est arrivée, elle a commencé par vouloir m'embrasser, comme d'hab, malgré mes "Je beuh pas" plaintifs. Ensuite elle a essayé de me faucher mes jouets, et puis elle m'a piqué Abdel. Naturellement, je lui ai couru après en disant "Merci Coline", elle se rapprochait de moi en me le tendant, et puis hop, elle repartait au dernier moment. Et au lieu de me défendre, mes parents étaient morts de rire. C'est pas juste.

Enfin j'ai été bien vengé parce qu'au moment où le Pénoël est arrivé, elle a moins fait la fière la Coline. Elle avait tellement peur qu'elle en hurlait, hahaha, quelle rigolade !


Beuhââââââââââââârhhhh !	Hou la trouillarde !

Alors que moi, à chaque fois qu'il me tendait un paquet, je disais gentiment "Merci Pénoël", et je lui ai même fait un bisou. Les grands rigolaient plus non plus, ils étaient même plutôt admiratifs. Surtout Papa et Maman. Et puis cette fois, je n'ai pas eu peur non plus de mes paquets et je les ai déchirés moi-même. Si.


Le Pénoël est là !	Merci Pénoël ! (enfin j'étais un peu intimidé aussi quand même)

Le soir du réveillon, je me suis couché à 23h00, et encore, c'est bien parce que mes parents ont insisté, parce que j'étais même pas fatigué. J'avais de quoi jouer !

Enfin en résumé, ce fut une débauche, une mer, que dis-je, un océan de papiers et de cartons en tous genres, pour Coline comme pour moi, on n'y voyait plus rien du tout.

Quand le Pénoël est reparti, j'ai bien voulu lui faire un gros bisou. Pas Coline. Ah les petits...

Le lendemain, c'est Mamy qui est venue s'occuper de moi, Maman n'est arrivée qu'à 11h30 et Papa à 13h00. Ils avaient une drôle de tête. J'aimerais bien savoir pourquoi. Ils n'ont pas dit grand chose ce jour-là, même pas le soir quand ils ont mis ma batterie dans ma chambre et que je leur ai montré mes talents de musicien. Enfin Papa a bien aimé "jouer avec de la batterie" quand même.

Le lendemain, on est allés chez Mamie Dédée et Papi Papou. Il y avait aussi Mémé Rheunée. Le Pénoël était passé là-bas aussi (mais pourquoi sème-t-il mes cadeaux ?). J'ai commencé par piquer une grosse colère (ça faisait longtemps, ça leur manquait j'en suis sûr), mais ça s'est passé quand on m'a ouvert mes paquets.

Je me suis bien amusé avec mes legos (papa aussi je dois dire). Là encore, je me suis couché tard, presque comme les grands. Et là encore, c'est les grands-parents qui se sont occupés de moi le matin. Les fêtes, en somme, semblent avoir un effet bizarre sur mes parents. Un peu comme sur le sapin qui perd ses épines.

Bilan de ce troisième Noël : cette année, j'ai encore été très lésé. Je n'ai eu qu'une batterie, un garage à voitures, une maison et un garage en lego, un tracteur et ses accessoires, un livre de la ferme, un tableau avec des lettres, un chien pour faire de la pâte à modeler, un puzzle, un livre avec des trucs qu'on pousse, un pull, de la pâte d'amande, un arbre de bain, un gros chat qui s'appelle "Lily"et que je balade partout en lui faisant "des bisous dans les bras".

Sinon, je voulais vous faire part d'un détail bizarre... Maman est allée un jour chez le "Dotteur". J'ai été bien sage dans la salle d'attente, d'autant que le dotteur avait prévu rien que pour moi (Robin tout seul) une petite maison jhaunnne avec des volets qui s'ouvrent et qui se ferment. La dame nous a appelés, j'ai suivi mes parents puisqu'on m'a autorisé à garder la petite maison. Papa me montrait une télé en disant "Regarde, Robin !" Et là j'ai vu ça :

Mon papa, complètement exalté, m'a dit que c'était un petit frère ou une petite soeur dans le ventre de maman. Ca ressemble à rien du tout, ça sent l'arnaque, alors j'ai dit : "Je beuh pas" et j'ai recommencé à jouer. C'est pas ce machin qui va déranger mes petites habitudes. En tout cas eux ça a l'air de bien les intéresser... va quand même falloir que je surveille de près ce bidule qui a l'air de vouloir me voler la vedette.

D'ailleurs, c'est le soir du réveillon que mes parents l'ont annoncé aux grands parents, une fois que tous les cadeaux ont été ouverts. Tout le monde a dit "OOooooooooooh !", s'est extasié, a fait des commentaires et s'est embrassé. Chez Mamy Odile, quand on m'a demandé : "Qu'est-ce qu'il y a dans le ventre de maman ?" J'ai consenti à dire "Y'a un bébé". Mais quand Mamie Dédée m'a dit : "Alors il va y avoir un bébé dans ta maison" j'ai juste répondu : "Non non non non non" et "Je beuh pas".

Affaire à suivre... dès le mois prochain.

Ah, j'allais oublier...

LE CONSEIL DE TANTE LILY

Mon poussin,

En cette veille de nouvelle année, je voulais te proposer un conseil culinaire des plus adaptés aux circonstances pour que tu puisses utiliser la batterie de cuisine que le père Noël de Papa a offert à Maman, qui, bizarrement, a aussitôt voulu tester les capacités aérodynamiques des différents couvercles et casseroles en inox flambant neuf. Mais non, finalement, car la réaction de ta Magique Maman me rappelle la fois où Tonton Lilo avait offert à Tante Lily un grille-pain. Oui, oui, un grille-pain, soigneusement emballé dans du papier doré. Tu te dis : « Ah oui, un grille-pain, genre rétro années 50, laqué rouge avec de la gueule, hein ? » Euh non. Un bête grille-pain tout blanc (c’est bien, ça va avec tout dans une cuisine, le blanc).

L’attention est charmante : on voit d’ici les petits-déjs pantagruéliques, dégoulinants de beurre salé, nutella et autre confiture de figues, mais c’est après quelques secondes de réflexion que cela s’impose, sur le coup, il faut employer la méthode de choc pour qu’on ne remarque pas que ce qui vient de nous traverser l’esprit, c’est : « Naaaaan mais il est où l’ensemble Lejaby en dentelle prune que je lui ai montré trois fois devant le magasin ??? Mais il a une mémoire de poiscaille ou quoi ??? Il me prend pour Tatie Danielle ??? »

Ahum. Donc on sourit. Le problème est alors de ne pas avoir le rictus douloureusement crispé de la nana qui se voit tout d’un coup plus en Mère Denis qu’en Rita Hayworth dans les yeux de son chéri, la désillusion marquant sans pitié le visage. Ben le conseil ne sera pas là, mon grand, parce que ça, c’est mission impossible. Donc ça s’est vu. Donc on est vite passé à autre chose. Et Tonton Lilo a miraculeusement recouvré la mémoire et ramené par pur hasard un ensemble prune en dentelle.

Donc, maintenant que tu es grand et que tu vas commencer à courtiser les filles, de cette histoire découlent deux conseils :

Primo, ce qui fait fillasse, nana, femme, gonzesse, machin un tant soit féminin, ça fait plaisir aux filles, ça les valorise, elles ont l’impression qu’on les trouve jolies. Ce qui fait cuisine, ménache, lavage grand teint, c’est caca, ça fait tablier en vichy bleu qu’on suspend à un clou en face du placard à balais. Tu oublies, donc, caca j'ai dit.

Secundo : quand elles t’enverront des messages subliminaux, écoute-les bien, fais gaffe et prend des notes. D’abord parce que tu passeras pour un demi-dieu vivant capable de comprendre les filles, toi, au moins, donc tu pourras pécho plus facilement. Ensuite, parce que ça te coûtera moins cher : Tonton Lilo a finalement fait deux cadeaux au lieu d’un. Alors que celui hors de prix aurait largement suffi.

Sur ces considérations bassement vénales, Tante Lily t’embrasse très fort sur les bajoues et te souhaite, ainsi qu’à ta famille, tes amis et tes pelucssshhshhes, UNE BELLE ET HEUREUSE ANNEE 2007 .

Tante Lily