J'ai 31 mois !

Publié le par Dictée magique

Y'a plus de saisons ma pauvre dame !

 

 

Ce mois-ci, donc, c'est sous un soleil radieux que j'ai vécu l'essentiel de mes robinesques aventures. A part un match de foot sous un soleil grisaillou, le mois fut chaud, chaud, chaud !

 

Tout d'abord, il faut savoir que mon papa a dû beaucoup s'absenter, ce qui n'a pas été sans me perturber quelque peu, tant j'ai besoin de ma séance de shcshchschshchshchatouilles pour m'endormir le soir. Sans compter que comme maman avait par ailleurs des réunions et des voyages, j'ai dû séjourner plusieurs fois chez les Papys et Mamys. Bref, avril fut un mois non seulement chaud, mais aussi très perturbé et perturbant. Le "planning" de maman était très plein. Mais je l'ai bien aidée en prenant des rendez-vous sur mon agenda personnel...

 

 

Par ailleurs, quand mes chers parents étaient là, figurez-vous qu'ils ne trouvaient rien de mieux à faire que de me traîner dans de drôles de magasins, avec des shcshchshcheminées ou des cuisines selon les jours. Et ça papotait, et ça papotait. Seul avantage à cela : le rétorant, un endroit où on se fait balader en chaise à roulettes , où des gens vous donnent à manger sur un plateau qu'on pousse et même des cadeaux. Enfin mes parents ont malencontreusement oublié mon épée sur la table du rétorant, et le ballon que j'avais choisi avec soin s'est envolé sur la route et mon papa n'a pas pu le rattraper...

 

 

Pour se faire pardonner tous ces déplacements pas pour les petits, mes parents ont eu l'idée de m'emmener à Lulu Parc. C'est un endroit avec des Toboggans et plein d'autres choses. J'ai jeté mon dévolu sur un grand jeu, certes un peu grand pour moi peut-être. Mes parents étaient un peu stressés, il faut dire que j'évoluais à 1m70 du sol, sur un escalier, dans un tuyau et sur un pont suspendu...

 

 

Avec bien du mal, ils m'ont décroché de ce jeu et emmené dans des petites maisons, sur un avion, sur une balançoire... mais je voulais retourner au grand toboggan. Tout ça pour refuser de glisser dessus, moi je ne voulais qu'évoluer dans les airs.

 

 

Ma maman a cherché à faire diversion avec la mini-ferme, mais je n'étais intéressé que par la porte que je m'amusais à ouvrir et fermer. J'aurais bien aimé faire aussi du bobsleigh, mais il paraît que j'étais trop petit. C'en était trop, j'ai donc terminé l'après-midi en faisant encore monter la température déjà torride grâce à une des colères dont j'ai le secret. Ca s'est terminé avec une fessée. Après j'étais calmé. Tellement calmé qu'après le bain je n'ai pas attendu que maman finisse de préparer le repas du soir, je me suis dirigé tout seul vers mon lit, je me suis endormi pour 14h d'un sommeil de plomb.

 

Je beuh paaaaaaAAAAs Abdel ! Je beuh rester là !

 

Il y a eu aussi des fêtes, et d'abord Pâques. Mamie Dédée et Papi Papou ont reçu un bel oeuf des closchschsches rien que pour moi. C'est marqué dessus. Enfin c'était...

 

 

 

Avec Maman, on est allés pour l'occasion à la "boulangherie", un endroit que je n'avais pas encore repéré, mais au moins aussi digne d'intérêt que la pharmacie qui est juste à côté. Dans une boulangerie, ça sent bon, et puis il y a plein de bonbons. Certes, ils sont bêtement cachés derrière des vitres mais on les voit très très bien. D'ailleurs, je me suis tout de suite collé à l'une d'elles. La dame m'a donné un poisson en shcshchshchshchocolat. J'ai bien dit "Merci la Dame", et j'ai commencé à déguster pendant que Maman faisait je sais pas quoi. Quand j'ai eu fini mon schshchschocolat, je me suis dit, en bon scientifique : mêmes causes, mêmes effets. Je me suis donc recollé à la vitre derrière laquelle se trouvaient les poissons en schschshchocolat. Mais cette fois l'effet n'a pas été le même puisque ma maman s'est jetée sur moi pour retirer mes mains (certes un peu marron) de la vitrine toute propre (enfin presque, mais bon, la bave du premier tour était transparente). Maman a dit que ça suffisait, qu'il était tard, et malgré une ultime proposition de la dame, je n'ai pas eu de deuxième shcshchschocolat. Maman a dit : "Tu en auras demain".

 

   

Et en effet, le lendemain, on est allés chez Mamy Odile, et on peut dire qu'il y en avait du schshcshchshcocolat. Il faut que je vous explique que d'après mes parents, ce seraient des cloches qui balanceraient toutes ces bonnes choses partout dehors dans le jardin. En tous les cas, il a fallu passer un bout de temps à chercher plein d'oeufs, de paniers, de lapins et autres poules en chocolat avec Papa, Maman, Papy Bernard, Mamy Odile, Mayanne, Alesque et bien sûr Coline. On en a trouvé plein. J'ai mis un peu de temps à saisir le concept, mais en gros il fallait tout rapporter et ENSUITE seulement on pouvait manger.

 

 

 

Un vrai supplice pour moi qui avais commencé à confortablement m'installer dans un fauteuil pour déguster mes premiers oeufs, qu'on m'a méchamment pris des mains avant de me remmener à l'autre bout du grand jardin... Les grands sont sadiques, je vous dis.

 

Non seulement on m'a éjecté... ... mais en plus Papy Bernard m'a fauché ma place !

 

Après tout ça, quand même, on m'a donné du schschshchshcocolat, et à Coline aussi. Je dois dire que le jeu en valait la chandelle. On s'est bien empiffrés.

 

 

Ensuite, on est allés voir les poules, avec toute la famille et même avec Topsy, le chien qui court. J'ai un peu moins peur mais bon...  faut pas qu'il approche trop non plus.

 

 

J'ai beaucoup aimé tomber dans l'herbe et courir avec Papa. Les beaux jours, il n'y a que ça de vrai.

 

 

On a ramené des oeufs à la maison, c'était très bon. Merci les cloches !

 

 

 

Il y a eu aussi un rétorant à la ferme avec Mamie Dédée et Papi Papou. L'idée, c'est que c'est un endroit où on mange (mais pas avec un plateau), et où on peut aussi se promener pour aller voir des animaux. Il y avait des lapins, des chèvres et un bouc, des poules, des cygnes, des cochons, des moutons, des oiseaux... un vrai zoo ! J'ai un peu mangé, pas mal bu (il faisait crès chaud), mais surtout j'ai emmené les grands à tour de rôle voir les animaux.

 

 

Le poulet-purée m'a laissé un peu de marbre ; en revanche, la glace au shcshchschshchocolat a eu un franc succès. Comme il faisait très chaud, on a joué avec le shcshchshchschshchittttt.

 

 

J'ai naturellement fini par une colère, parce que j'étais fatigué comme tout et que je ne boulais plus rien du tout. Ni partir, ni rester, ni manger, ni ne pas manger... Et surtout pas aller dans la voiture de Papa, ni même voir des shchschshchatodos. D'ailleurs j'ai tenu parole puisque je me suis endormi.

 

 

Il faut dire que la veille, on était à l'anniversaire de Jérôme. Là bas il y avait plein de monde et plusieurs enfants dont Coline (encore elle !), Garance et Léo. J'ai mis pas mal de temps à m'acclimater, à 23h00 je prenais contact avec les jouets, et à 00h00 je laissais Garance, déchaînée, se pendre à mon cou pour me faire des bisous. J'ai aussi joué un peu de guitare et de trompette. Je ne me suis  pas couché, mes parents m'ont mis dans la voiture à 1h30 du matin, je me suis réveillé dans mon lit le lendemain matin, pas trop tard mais un peu crevé.

D'ailleurs, petite parenthèses, je suis très affaibli, et pour bien le montrer, je me laisse tomber par terre dans l'herbe. C'est très amusant.

 

 

Bref, vous imaginez que j'ai moyennement apprécié quand ma Maman m'a expliqué à une heure matinale qu'il fallait aller "voter", c'est-à-dire mettre un papier dans la boîte. En arrivant sur place, j'ai tout de suite montré à Maman la boîte, mais elle n'y est pas allée tout de suite. Il fallait d'abord l'accompagner dans une cabane sympa comme tout, où Maman a mis un papier dans une enveloppe. En plus il y avait d'autres cabanes à côté, que j'ai entrepris d'explorer. Mais a priori, il ne fallait pas. Je ne voulais pas sortir de la cabane, mon papa a dû me prendre sous le bras, j'ai hurlé tout ce que je pouvais, en vain. Je n'ai pas pu aider Maman à mettre son papier dans la boîte. Vivement que je sois plus grand, qu'on me laisse moi aussi me cacher dans la cabane. Surtout que je suis prêt. Garance m'a appris à dire "Sarkozy, p'tit zizi".

 En fin de mois, on est aussi allés fêter l'anniversaire d'Alesque, dans la maison de Coline. Je tiens à dire que je n'ai pas fait mon beuh pas, même s'il y avait plein de monde partout. J'ai été très sage, j'ai même fait des bisous. Ce qui était chouette c'est que Coline a fait la sieste et que pendant ce temps là j'ai pu prendre ses jouets et les monopoliser dehors, dans la "cabane" où certains grands avaient passé la nuit. Il y faisait un peu chaud mais je me suis bien amusé.

 

Autre nouveauté : mon intérêt pour la musique. Mon oncle Lionel m'a offert un livre de chansons verrrtes et un autre de chansons jhjhjhjhaunes. J'ai appris les chansons de la famille Tortue, des Cro-cro-cro, des crocodiles, et sur un autre disque, la chanson de la baleine bleue qui schshchshcherche de l'eau pour déboushcshchshcher tous ses tuyaux. Mes parents sont contents parce qu'ils avaient épuisé le gros livre de comptines, Maman son stock de souvenirs de la maternelle, et j'aime bien "Sarkozy, p'tit zizi" mais c'est un peu répétitif, même avec le "zylofffffonnne".

Maintenant, je cherche plutôt à développer ma créativité.

 

 

C'est grâce à ma Maman qui a eu l'heureuse idée (mon papa n'est pas d'accord sur l'épithète mais bon) de faire l'acquisition d'un set d'instruments de musique, à savoir un tambourin, un micro, une flûte et un sifflet, très utiles pour réveiller mon Papa Limace le matin. Il est toujours un peu vaseux, mais très admiratif, je le sens bien.

Je m'entraîne aussi à faire comme les grands. J'ai tout un tas d'accessoires. Je mets mes lunettes de soleil quand il y a trop de lumière (ou quand je ne veux pas voir quelqu'un ou quelque chose...), la casquette quand on va dehors, et puis je manipule le sac à main de maman avec une très grande dextérité.

 

 

Je tiens aussi à enlever mes "stratch" tout seul, à mettre et enlever mes petits chaussons moi-même. Tout ce qui concerne la couche est encore un peu occulté, le pot c'est "je beuh pas", mais Maman a dit que ça viendrait. Je comprends pas ces idées saugrenues de pot, c'est très bien les couches. D'ailleurs je commence à vouloir les mettre "Rrrrrrrrhobin  tout seul", ce qui a tendance à me mettre très en colère parce que mine de rien c'est technique.

Enfin voilà, un mois très riche en rebondissements, mais tout de même il y a les petites habitudes que j'ai pour me venger de tous ces chambardements, comme les colères à Tours quand Maman est toute seule avec son gros ventre et ses bras pleins de paquets, et qu'elle ne peut pas me prendre sous le bras pour m'emmener manu militari dans sa voiture, à moins de passer par la séquence "fessée en public et regards réprobateurs des passants apitoyés". Ou comme les séjours chez Tata, avec les larmes dès que je vois Alizée. Ma maman a tenu à immortaliser notre duo, parce qu'il paraît que bientôt je n'irai plus chez Tata, mais que j'irai à "l'école". Je ne sais pas si je dois être rassuré...

 

 

Enfin je sais tout de même faire l'admiration de mes chers parents. Je progresse beaucoup dans mes apprentissages puisque maintenant je sais compter jusqu'à quinze, que je reconnais toujours le a, mais aussi le "i" et un peu le "e". Je répète à qui veut l'entendre que la Terre est ronde (c'est Merlin qui l'a dit), que "quand il y a le soleil c'est le jhjhjhjhjhour, et quand il se caschschsche c'est la nuit et là on voit la lunnnne et les étoiles aussi." Sachez également que les baleines ont une graaaaaandeuh bouche mais pas de dents, qu'elles sont grosses comme des schshcshchschschatodoooooos, que les poissons des grands fonds et les requins ont de graaaaaandes dents pointues. Et vive Nemo.

Par ailleurs je diversifie mes approches de la protestation. En plus du "beuh pas", je dis "Non !", je secoue la tête, je contredis absolument et par principe tout ce que me disent mes parents, et s'ils me disent "Si !", je réponds : "Si pas !". Non mais ho.

 Je tiens bon. Et puis de toute façon je vous tiens au courant de la suite des événements... ça promet d'être mouvementé. Maman m'a déjà prévenu que j'allais aller chez les Papys et Mamys... y'a du beuh pas dans l'air c'est moi qui vous le dis !

 

LE CONSEIL DE TANTE LILY

 

Mon poussin en sucre,

 

C’est dommage que tu sois si petit, ça vaut son pesant de cahouètes en ce moment.

 

Je te fais le topo, simplifié, mais c’est pas gênant, vu la hauteur du débat. Imagine un ring de catch – je dis catch pour ne pas dire boxe française, mais je devrais, vu que, quoi qu’il arrive, on va faire un bond de 90 ans en arrière, ambiance Brigades du Tigre avec salut au drapeau, sans avoir le folklore des moustaches de Clémenceau. A ma gauche, Notre-Dame-Des-Pleureuses, Immaculée Conception dans sa tenue virginale, et que son coach entraîne régulièrement au vibrato sur des Stabat Mater Dolorosa. A ma droite, le Marsupilami sous acide, bourré de testostérone de synthèse et obligé de faire des bonds terrifiants, tout entravé qu’il est pour marcher normalement par des dents de sabre qui rayent le tatami. C’est la fin du championnat et Conception va affronter Totor dans une joute verbale où sa diction formée à la lecture du bottin va peiner devant la rhétorique assassine de son adversaire.

 

Mais ce n’est pas là que c’est drôle. Depuis le soir de l’annonce des finalistes, Tante Lily reçoit régulièrement dans sa boîte mail des messages qui la font plutôt marrer (ce qui veut dire qu’elle est vraiment de bonne humeur, au vu du pathétique de contenu) : les opposants au père Tape-Dur appellent à aller supporter Jehanne d’Arc au match, en employant toute une gamme d’expressions fleuries pour persuader de leur engagement passionné. Entre ceux qui appellent à entrer en résistance et ceux qui menacent de faire leur valise pour l’étranger, on pourrait franchement rigoler quand, le match terminé et le champion ceinturé d’une bande bleu-blanc-rouge, tous ces braves gens retourneront à leurs charentaises qu’ils ont délaissées pendant deux semaines pour sentir le souffle révolutionnaire leur caresser la nuque. Mais faut pas se moquer : des fois, les gens ont besoin d’enfiler un t-shirt Che Guevara, comme Spiderman met son masque pour faire de la broderie sur les buildings. Retiens-bien : l’habit fait plus souvent le moine qu’on ne le croit, quand on ne prend pas la peine de regarder exactement ce qu’il y a dans le bide du Franciscain.

           

Je t’embrasse fort sur les bajoues.

Tante Lily.

Publié dans monsieurbajoues

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L
Ca fait beaucoup de colère ça, monsieur Robin...<br /> Bernard, c'est quoi ce bob ???!!! C'est tout le monde se drogue ?<br /> Enfin, Tante Lily, on n'insulte pas Totor ( Totor c'est Hugo le plus grand de tous les grands de l'humanité ). La comparaison avec le rat d'égoût n'est guère plaisante...
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R
Merci pour tes bons conseils, Tante Lily. Les grands sont décidément très bizarres... <br /> Et pour les schschshcshchocolats, je crois que si maman ne m'avait pas arrêté, j'aurais fini avec une belle crise de foie.<br /> Je t'embrasse fort aussi !
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L
Aaaaaaaaaah, ravie je suis de lire tes aventures robinouillesques d'avril ! Ravie je suis aussi de te voir t'empiffrer de scccsssccchocolat comme moi hier. Mais jalouse je suis de voir que ça n'a pas les mêmes effets sur toi : mon ventre à moi a dit beuh pas après la deuxième tablette. Chuis sûre que c'est un coup de l'internationale des noisettes.Bisouilles mon Robinouille.
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